Sarkozy à l'Ile de la Réunion : prix du déplacement, 1,6 million pour le contribuable

Publié le par JACK

La visite ultra-sécurisée de Nicolas Sarkozy à la réunion a coûté la bagatelle de 1.6 millions d'euros au contribuable d'après le site réunionnais chicanoo . Cette information est relayée par Le post . Les deux médias ont contacté l'Elysée à ce sujet sans réponse de celui-ci...

CLICANOO.COM | Publié le 21 janvier 2010 –Nicolas Sarkozy a repris son avion, les militants ont rangé leurs drapeaux et la Réunion a retrouvé un peu d’accalmie. Mais dans son sillon, le président a laissé une addition salée qui aura peut-être du mal à être digérée face à l’ampleur de la dette publique. Environ 1,6 million d’euros a été dépensé pour son déplacement de 24 heures à la Réunion, dont 50 000 euros de climatisation pour son discours. Détail de la note

Transport : 815 000 euros

C’est assez logiquement la dépense la plus élevée de cette visite. Quatre avions ont été mobilisés pour l’occasion. Le président a voyagé avec son aréopage dans l’A319 présidentiel, dont le tarif s’élève à 8 970 euros / heure de vol. Un deuxième A319 a suivi le cortège pour assurer le déplacement d’un pool de journalistes et de sa délégation. Comme pour tout voyage présidentiel, un Falcon 50 s’est également déplacé en secours à vide, hormis l’équipage. Son coût : 4 553 euros / heure de vol. Ces trois avions ont fait le déplacement entre Paris / Mayotte / Pierrefonds / Gillot / Djibouti / Paris. Sachant qu’ils ont effectué 22 heures de vol aller-retour, l’utilisation de ces trois appareils a coûté 500 000 euros. Un quatrième avion s’est posé à la Réunion, sans faire de halte dans le Sud. Il s’agit d’un A310 transportant une partie des journalistes et du reste de la délégation. Son coût de revient : 315 000 euros. Il est beaucoup plus onéreux mais a également réalisé un trajet moins long. Pour des raisons de sécurité, l’avion présidentiel a atterri à Pierrefonds sous le nom de “USA Coast guard” ; le deuxième A 319 s’intitulait logiquement “French Air Force” ; le Falcon 50 a été rebaptisé “Bulgaria Air Force” tandis que l’A310 est devenu un “Ukraine Air Force”. À ces 815 000 euros, il faudrait bien entendu ajouter les frais engendrés par le déplacement des quatre hélicoptères qui ont transporté le président et ses proches entre Saint-Pierre et Saint-Denis, mais le coût horaire très élevé de ces engins reste un mystère.

Invitations : 17 000 euros

10 000 invitations cartonnées personnalisées ont été envoyées par la préfecture aux fonctionnaires, militants, chefs d’entreprises et autres commerçants de la Réunion afin d’assurer une foule suffisamment compacte pour la présentation des vœux de Sarkozy mardi soir. Avec un timbre à 73 centimes d’euros, la préfecture a dépensé environ 17 000 euros dans l’envoi de ces invitations.

Location de salle : 10 000 euros

La location de la salle des expositions pour les vœux de Sarkozy, deux halls du Parc des expositions, a coûté, selon Jean-Michel Ahtoy, “10 000 euros”. La lumière et la sono ont également été commandées. “Rien de fou là non plus, c’est bien loin de ce qui est dépensé pour un concert de Johnny”, explique l’homme de la Nordev. Certes. Aucun chiffre n’est avancé pourtant. Idem pour le personnel mobilisé pour l’accueil, le nettoyage et tutti quanti. Personne ne se risque à annoncer les montants dépensés. Le directeur de la Nordev, qui négociait en direct avec l’Élysée, a pris des vacances soudaines. La préfecture, qui a en main tous ces chiffres, ne lâche rien. Une chape de plomb entoure le montant du déplacement présidentiel.

Climatisation : 50 000 euros

Et non, finalement, selon Jean-Michel Ahtoy le responsable du service congrès à la Nordev, l’Élysée a renoncé à faire installer une salle de bains au Parc des expos. Trop cher ? Certainement pour une simple heure de vœux. Mais ce n’est certainement pas la raison principale. Il y a déjà eu un fâcheux précédent. La Cour des comptes avait révélé que lors de la présidence européenne, l’Élysée avait entre autres gabegies fait installer une salle de bains pour 245 572 euros au Grand Palais (montage et démontage compris). Et ce pour des locaux ayant servi tout au plus quatre heures… Pour le coup pas de dépense aussi faramineuse. L’homme de la Nordev martèle d’ailleurs qu’il n’y a pas eu “d’extravagances” et que “tous les prix ont été discutés”. Il n’empêche. Pour l’occasion, l’Élysée a réclamé l’installation d’une climatisation toute neuve sous l’estrade. Pas question que le président apparaisse avec des auréoles sous les bras en plein direct. En revanche, le public n’avait qu’à s’éventer avec son carton d’invitation. Au total, cette blague aura coûté, selon nos informations, la bagatelle de 50 000 euros à l’Élysée.

Frais de bouche : 23 000 euros

À l’occasion des vœux de Nicolas Sarkozy à la France de l’Outre-mer mardi soir au Parc des expositions, un buffet a été préparé par le traiteur Saint-Pierrois Stella. À l’origine, la préfecture avait imaginé la présence de 6 000 invités. Mais à force de battre le rappel, les convives ont été bien plus nombreux. Il a fallu rajouter 18 000 pièces. Au total, ce sont donc 90 000 petits fours, dont 30 000 samoussas, qui ont été engloutis par le public venu applaudir Sarkozy. Selon nos informations, les prix auraient été négociés à 20 centimes l’amuse-gueule. Soit un total de 18 000 euros. À cela, il faut ajouter les 1 200 euros de petits-fours avalés à la ferme solaire Akuo à Saint-Pierre. La somme engagée pour les cocktails s’est donc élevée à 19 200 euros. “Je n’ai fait aucun bénéfice, assure le responsable du Stella. Ils ont beaucoup marchandé et ont obtenu un prix vraiment bas. Ça change complètement des précédentes visites présidentielles. À l’époque de Chirac ou Mitterand, on ne comptait pas.” Nous n’avons pas réussi à obtenir le coût des boissons, dont les caisses de champagne. Nous ferons donc une estimation basse à 1 500 euros. Par ailleurs, la délégation a déjeuné mardi midi au restaurant Le Palm (lire par ailleurs). 55 couverts dont le montant n’a pas été dévoilé et que nous estimerons à 2 500 euros.

Hébergement : 13 000 euros

Le président de la République a vu les choses en grand côté hébergement puisqu’il a choisi l’un des plus luxueux mais aussi plus onéreux hôtel de la Réunion : Le Palm hôtel & Spa de Petite-Île. Il a retenu voilà un mois 55 chambres pour 55 personnes (ministres, conseillers, personnel de sécurité, chefs d’entreprise…). Les réservations ont concerné des demi-pensions en saison basse pour trois lodges (1 536 euros), dont l’une pour le président, 14 chambres junior suite (4 508 euros), 16 chambres de luxe (4 512 euros) et 22 chambres supérieures (5 588 euros). Le coût total de la facture : 16 147 euros. Un chiffre à nuancer par le fait que des négociations entre la direction de l’hôtel et l’Élysée ont permis de réduire la note. Le Palm n’a pas souhaité communiquer le montant de ces négociations. Nous évaluons cette ristourne à environ 20 % de ce prix, ce qui reviendrait à un total de près de 13 000 euros. Sachant que les extras n’ont pas été comptabilisés. Selon Fabrice Manson, directeur de l’établissement, le Spa n’a en tout cas été utilisé par aucun client. Les dix autres chambres de l’hôtel qui avaient été réservées de longue date par d’autres clients n’ont finalement pas été occupées. Les clients ont été redirigés vers d’autres établissements hôteliers, dont l’Iloha, qui appartient au même groupe.


voyage.jpg

Merci à Patrick DERUELLE

Publié dans ARTICLES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article